Fixer le budget spatial européen


Interrogé par Yves Blanc sur le budget adéquat au niveau européen, Reynald Seznec répond que la R&D, que les États européens ont peu à peu négligé, reste un levier de compétitivité national majeur. En effet, alors que d’autres pays investissaient massivement en R&D, les acteurs européens ont jusqu’ici parié sur le fait que la maturation du secteur télécom permettait d’alléger les activités de recherche. Il estime que quelques dizaines de millions d’euros, voire 100 millions d’euros pour un budget ambitieux, seraient nécessaires pour l’industrie européenne. Le gouvernement américain a fortement financé Boeing, qui vend à présent des satellites dont le développement a entièrement été assuré par le ministère de la Défense. En Europe, au contraire, le ministère de la Défense paie à prix relativement bas des satellites qui ont été développés par le secteur des activités civiles. Yannick d’Escatha intervient pour rappeler que la France n’est pas non plus inactive : les projets successifs Agora et Athena-Fidus ont permis de concrétiser le lancement du satellite européen Ka-Sat, qui doit généraliser l’accès Internet haut débit, et la construction d’une filière très haut débit est également en discussion. Jacques Serris note que, si le budget spatial européen reste encore modeste, c’est certainement celui qui est appelé à augmenter le plus. Il demande comment ce budget est susceptible d’évoluer. Reynald Seznec souligne que l’ESA est un outil essentiel au niveau communautaire, quand bien même le principe de retour géographique devrait être appliqué différemment. Il considère en particulier que les États ne devraient pas intervenir systématiquement au moment de l’appel d’offre. Sur le débat concernant l’opportunité de segmenter les activités de production et de développement, il estime que la dissociation est peu viable, notamment pour certains contrats où il est impossible de confier le développement et la fabrication à des industriels distincts. A lire en détail sur Fouga Magister.



La Corée du Nord dans l’espace


La Corée du Nord a effectivement mis en orbite un satellite de télédétection de la Terre, a annoncé le chef du Centre principal de renseignement spatial russe Andreï Kaliouta. Le Centre principal de renseignement spatial a détecté la mise en orbite d’un vaisseau spatial par la Corée du Nord. Il s’agit d’un appareil de télédétection de la Terre. « Lors de ce lancement, nous avons observé deux objets: le troisième étage du lanceur et le vaisseau spatial lui-même », a précisé M.Kaliouta. « D’après l’analyse basée sur l’information collectée, on pourrait en déduire que le vaisseau spatial est un appareil de télédétection de la Terre, ce qui signifie qu’il est en mesure d’effectuer des fonctions de renseignement », selon le chef du Centre principal de renseignement spatial russe. Le 7 février, la Corée du Nord a lancé dans l’espace une fusée avec un satellite artificiel de la Terre. La communauté internationale a par ailleurs qualifié ce lancement de nouvel essai du missile balistique intercontinental.