Fixer le budget spatial européen


Interrogé par Yves Blanc sur le budget adéquat au niveau européen, Reynald Seznec répond que la R&D, que les États européens ont peu à peu négligé, reste un levier de compétitivité national majeur. En effet, alors que d’autres pays investissaient massivement en R&D, les acteurs européens ont jusqu’ici parié sur le fait que la maturation du secteur télécom permettait d’alléger les activités de recherche. Il estime que quelques dizaines de millions d’euros, voire 100 millions d’euros pour un budget ambitieux, seraient nécessaires pour l’industrie européenne. Le gouvernement américain a fortement financé Boeing, qui vend à présent des satellites dont le développement a entièrement été assuré par le ministère de la Défense. En Europe, au contraire, le ministère de la Défense paie à prix relativement bas des satellites qui ont été développés par le secteur des activités civiles. Yannick d’Escatha intervient pour rappeler que la France n’est pas non plus inactive : les projets successifs Agora et Athena-Fidus ont permis de concrétiser le lancement du satellite européen Ka-Sat, qui doit généraliser l’accès Internet haut débit, et la construction d’une filière très haut débit est également en discussion. Jacques Serris note que, si le budget spatial européen reste encore modeste, c’est certainement celui qui est appelé à augmenter le plus. Il demande comment ce budget est susceptible d’évoluer. Reynald Seznec souligne que l’ESA est un outil essentiel au niveau communautaire, quand bien même le principe de retour géographique devrait être appliqué différemment. Il considère en particulier que les États ne devraient pas intervenir systématiquement au moment de l’appel d’offre. Sur le débat concernant l’opportunité de segmenter les activités de production et de développement, il estime que la dissociation est peu viable, notamment pour certains contrats où il est impossible de confier le développement et la fabrication à des industriels distincts. A lire en détail sur Fouga Magister.



Sur la route…


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Et maintenant… le Nexit


Les Pays-Bas pourraient devenir le premier Etat membre de l’UE à suivre la Grande-Bretagne. Geert Wilders, le président du Parti de la liberté, a annoncé la préparation d’un référendum similaire à celui de l’Angleterre sur la sortie de l’Union. Le travail est déjà lancé, a-t-il fait savoir au journal russe Izvestia. Le chef de la troisième formation au parlement néerlandais a réitéré ses propos sur la nécessité de quitter l’Union européenne. Aux dires de GeertWilders, de plus en plus de Néerlandais se sentent abandonnés par Bruxelles, qui n’agit qu’en fonction des intérêts des technocrates bruxellois sans tenir compte de la volonté des simples Européens. Le président du « Vlaams Belang » et député belgeflamand Tom van Grieken indique que les idées de M. Wilders sont pour la plupart partagées par la population des Pays-Bas. La preuve en est le résultat du référendum sur l’association Ukraine-UE qui a eu lieu en avril dernier. La majorité de la population (61 %) des Pays-Bas avaient voté alors contre l’association UE-Ukraine. Mais, l’objet principal de ce référendum,selon Tom van Grieken, « c’était la question de savoir si les Néerlandais voulaient ou non quitter l’UE. Eh bien, la majorité a dit OUI au Nexit ». Les Pays-Bas bénéficieraient économiquement d’un Nexit. C’est ce qu’a démontré un sondage indépendant effectué il y a deux ans! Les Néerlandais éprouvent, entre autres, de la sympathie envers la campagne du Brexit. Il n’est donc pas étonnant qu’ils envisagentdésormais d’organiser un référendum à la britannique, ajoute M. van Grieken. « En outre, le référendum sur l’association Ukraine-UE a créé un précédent. Je suis persuadé qu’il est bien possible qu’on organise aux Pays-Bas un référendumsur la sortie de l’UE. Leur législation ne le permet pas pour le moment, à ce que je sache, mais s’ils réussissaient à la modifier, ils auraient le feu vert ». Un monstre expansionniste, c’est ainsi que Geert Wilders appelle l’UE qui ne représente plus selon lui une union démocratique. Le dictat de l’UE empêche de saines relations avec les partenaires historiques des membres de l’Union. C’est le cas des Pays-Bas qui, obligés de suivre la politique hostile de Bruxelles vis-à-vis de la Russie, y perd. « Bruxelles ne doit pas nous dicter avec qui avoir des relations économiques et politiques, estime Geert Wilders. La restauration des liens avec la Russie est une direction prioritaire pour un pays commercial comme les Pays-Bas. Selon le leader du Parti de la liberté néerlandais, durant des siècles et malgré des conflits, la Hollande et la Russie ont profité d’unecoopération mutuelle. Aujourd’hui, la levée des sanctions est une condition nécessaire pour notre avenir prospère, souligne-t-il. L’eurodéputé FN Jean-Luc Schauffhauser explique que la France est confrontée au même genre de problèmes. « Il est certain qu’actuellement on peut constater que l’euroscepticisme ne fait que croître dans des pays comme les Pays-Bas, évidemment, mais aussi en France. A un moment donné, comme l’Europe actuellement n’arrive pas à se réformer de l’intérieur, nous allons vers des majorités eurosceptiques dans de nombreux pays, y compris aux Pays-Bas. Marine Le Pen dit la même chose pour la France ». « Aujourd’hui, beaucoup de pays sont contre ces sanctions (les sanctions antirusses). Mais le consensus mou — je ne parle même pas de la culture du compromis, là je parle du consensus mou — fait que même si on y est opposé, on ne veut pas marquer son opposition de manière offensive par rapport à un certain nombre d’autres pays », regrette le responsable politique. Il ne reste que la solution proposée par G. Wilders. L’objectif de son Parti de la liberté est d’organiser un référendum sur le Nexit le plus vite possible, avant les législatives de mars 2017.



Alice Cooper aurait pu être président


La démocrate Hillary Clinton et le républicain Donald Trump affichant des taux d’opinions défavorables élevés, une nouvelle option s’offre désormais aux électeurs américains pour la présidentielle: le hard-rockeur Alice Cooper. Le chanteur excentrique américain de 68 ans a annoncé lundi qu’il se lançait officiellement dans la course à la Maison-Blanche pour l’élection du 8 novembre, avec le slogan «Un homme perturbé pour une époque perturbée». Mais le site internet consacré à sa campagne montre qu’il est assez conscient du peu de chances que son projet se concrétise. Ainsi, il plaide pour l’ajout au célèbre Mont Rushmore – où la falaise a été sculptée des visages de quatre anciens présidents sur 18 mètres de hauteur – du visage de Lemmy Kilmister, l’ancien leader du groupe britannique Mötörhead décédé d’un cancer fin 2015. Ou encore pour que le billet de 50 dollars porte l’effigie du comédien Groucho Marx, remplaçant le président Ulysses S. Grant. Et pour que celui de 20 livres – il est particulièrement populaire au Royaume-Uni – rende hommage au comique Peter Sellers. La campagne du musicien, qui cerne ses yeux bleu clair d’un épais maquillage noir sur un visage blanc fantomatique, consiste pour l’essentiel à ce stade à vendre des produits et à rééditer sa chanson de 1972 intitulée «Elected». Ce hit sorti pendant la campagne de réélection réussie de Richard Nixon s’achève par le vers «Tout le monde a des problèmes/Et personnellement, je m’en fiche». Un autre musicien a fait part il y a quelques mois de ses ambitions présidentielles: le rappeur Kanye West, mais pour le scrutin de 2020 Le magnat de l’immobilier et ancien animateur de télé-réalité Donald Trump a surpris le pays en remportant l’investiture républicaine pour l’élection cette année. Alice Cooper, connu pour des titres comme «I’m Eighteen,» «School’s Out» et «No More Mr. Nice Guy», s’est décrit dans le passé comme apolitique. Néanmoins, en 2004, il avait laissé entrevoir des sympathies pour le parti républicain lorsqu’il avait critiqué les musiciens faisant campagne en faveur du démocrate John Kerry, opposé au républicain George W. Bush. Selon lui, il ne fallait pas mélanger rock et politique.