Les droits des peuples autochtones au Brésil


Les droits des peuples autochtones ne sont à l’évidence toujours pas respectés au Brésil. En 2016, les processus de démarcation et d’homologation des terres des peuples indigènes n’ont encore une fois progressé qu’avec une extrême lenteur, alors que le délai accordé dans la Constitution pour les mener à bien a expiré… depuis 23 ans ! Un projet de modification constitutionnelle (PEC 215) donnant aux législateurs la possibilité de bloquer les procédures de délimitation des terres – et, de fait, de priver les peuples indigènes de leurs droits garantis par la Constitution et le droit international – était en cours d’examen au Congrès. Ces procédures étaient parfois bloquées par de grands propriétaires fonciers qui utilisaient les terres pour des cultures destinées à l’exportation. La survie des Guaranis-Kaiowás de la communauté d’Apika’y, dans le Mato Grosso do Sul, était gravement menacée. Les membres de cette communauté ont été expulsés de force de leurs terres ancestrales en juillet. Leur expulsion leur avait été notifiée, mais ils n’avaient pas été consultés ni ne s’étaient vu proposer de solutions de réinstallation. Les familles ont dû s’installer au bord d’une voie rapide, avec un accès restreint à l’eau et à la nourriture. En octobre, une enquête menée par le ministère public fédéral a conclu que Terena Oziel Gabriel, un indigène, avait été tué par une balle tirée par la police fédérale lors de son intervention en 2013 dans la ferme Buriti (État du Mato Grosso do Sul). Lors de sa visite au mois de mars, la rapporteuse spéciale des Nations unies sur les droits des peuples autochtones a dénoncé le fait que le Brésil n’ait pas su délimiter les terres des populations indigènes, ainsi que la fragilité des institutions publiques chargées de la protection des droits de ces populations.