En chute libre


Tour récemment, j’ai opéré un saut en chute libre dans les environs de Revel. Et tandis que j’essayais de penser à autre que ce qui m’attendait, j’ai eu une pensée pour le moins insolite : j’ai pris conscience que l’Europe s’apprête à entrer dans une nouvelle ère. Le moment était certes déplacé pour songer à l’Europe. Toujours est-il que j’ai été frappé par le fait que la scène géopolitique est aujourd’hui extrêmement favorable à l’Europe. Je n’ai pas réussi à retrouver toutes les idées qui m’ont traversé à ce moment (j’ai été un peu trop occupé à hurler ensuite, une fois sorti de l’appareil !). C’est comme tenter de se souvenir d’un rêve : plus on essaie, et plus il s’éloigne. Mais la situation n’est en soi pas très compliquée. En premier lieu, il y a le Brexit, qui a nettement remis les idées en place chez pas mal d’européens. Tant que l’euroscepticisme n’était qu’un discours, beaucoup y croyaient ; en revanche, depuis qu’il est devenu une réalité, les gens sont beaucoup moins enclins à le promouvoir ! En ce sens, on peut dire merci aux britanniques ! Après, il y a bien évidemment le nouveau locataire de l’Elysée. Avec l’élection de Macron, le ménage franco-allemand va clairement profiter d’une dynamique favorable (et ce, d’autant que madame Merkel semble être bien partie pour décrocher un nouveau mandat). Cette relance paraît a priori confirmée, au vu de l’accueil chaleureux qui a été fait à Macron par les berlinois. Et pour finir, il ne faut pas oublier les leaders américains et russes, qui ont officiellement affiché leur hostilité à l’Europe de diverses manières. Face à de telles menaces, l’Europe se doit de poursuivre son projet si elle veut survivre à ces opposants. C’est souvent sous la pression que que l’on se rassemble. Dans ce cas précis, l’Europe pourrait fort bien atteindre de nouveaux sommets dans les années à venir… Sinon, si vous êtes comme moi un fou furieux, je vous recommande chaudement le saut en chute libre : ce qu’on ressent en se jetant dans le vide est résolument extra. Si vous habitez du côté de Revel, ne passez pas à côté de ça ! A lire sur le site de cette expérience de saut en parachute à Revel



Revenir a` la singularité et a` l’altérité dans un univers marqué par la norme


La complexité des situations engendrées par la médecine moderne relève de la singularité de ces situations. Parce qu’elles sont singulières, ces situations échappent à la norme au sens de la moyenne dans le champ social, tout autant qu’à la rationalité scientifique, et donc à la médecine fondée sur les faits (Evidence-Based Medicine) puisqu’en l’occurrence il ne peut y avoir d’expertise. Cette réalité est désavantageuse dans un contexte marqué par l’hégémonie de la norme et la prééminence de la science. Comment aborder une situation impensée ? La rationalité médicale classique étant mise en défaut, le risque est de passer de l’hyperrationalité à l’irrationalité. La subjectivité (faite d’émotions, de croyances, de représentations, de projections, de peurs, etc.), si elle est inhérente à la décision, ne doit ni empêcher la rigueur ni effacer le bon sens. L’écoute active de la parole de la personne âgée ou malade, l’approche interdisciplinaire de la complexité et le travail en équipe sont autant d’outils au service d’une rationalité opérationnelle pour trouver un juste milieu entre deux excès : la « prise en charge » et « l’abandon » de la personne. Ces deux extrêmes nient en effet « l’objet du soin » qu’est la personne, vulnérable et dépendante d’autrui certes, mais souvent capable de comprendre et de donner un avis, de faire des choix…Bien plus qu’on ne le croit souvent en tous cas…