Un trio surréaliste


Ce qui est bien, à notre époque, c’est que le show est assuré quotidiennement dans les médias. J’en ai encore pas mal discuté avec mes collègues, à l’occasion d’un incentive à Amsterdam, et pas mal d’entre nous (moi compris) étions sidérés par le nombre de pays qui sont aujourd’hui commandés par des personnalités extrêmes, voire démentes. Il y a bien entendu le président américain, très border line. Tout récemment encore, il a laissé un mot incroyable dans le livre d’or d’un mémorial rappelant les atrocités de la Shoah : il y raconte en quelques mots le bon moment qu’il a passé avec ses amis. Et c’est cet homme qui a le feu nucléaire entre les mains… Ensuite, il y a bien entendu Kim Jong-Un, un gosse lui aussi doté de l’arme nucléaire. Et puis, il y a bien sûr le dirigeant Duterte, qui traite les drogués comme des meurtriers depuis son élection. Ces trois dirigeants sont néfastes, chacun à leur manière, mais j’admets que parfois, ils me font sourire. Comme quand Trump a décrit Kim Jong-un comme un « fou avec des armes nucléaires ». Il aurait tenu ces propos durant un entretien téléphonique avec son homologue philippin Rodrigo Duterte ! L’homme qui exhorte ses électeurs à tuer les drogués ! Durant cette entrevue, Trump aurait d’ailleurs complimenté Duterte pour son opération contre la drogue, bien que celle-ci soit « assez » contestée. Duterte avait en effet (entre autres atrocités) déclaré avoir donné l’exemple aux policiers alors qu’il était maire de Davao, en tuant lui-mêmes certains drogués. Pendant cet entretien téléphonique, Trump aurait aussi vanté le feu nucléaire américain, en expliquant qu’ils avaient une grande puissance de feu, bien supérieure à celle du dictateur coréen. Pour résumer, son discours était celui d’un enfant déséquilibré à un fou violent, condamnant un mégalomane violent et irresponsable. En ce qui me concerne, je trouve ça tellement dramatique que ça en devient drôle… Au passage, j’ai beaucoup apprécié cet incentive: l’organisation était vraiment nickel. Voilà l’agence qui l’a mis en oeuvre, pour ceux que ça intéresse. A lire sur le site internet de cette expérience incentive à Amsterdam.



Enfants à la rue


Faute de places disponibles et d’adaptation des structures d’hébergement principalement conçues pour l’accueil des personnes seules, les orientations des familles se font essentiellement à l’hôtel. Cette solution de mise à l’abri, censée être temporaire, devient peu à peu le lieu dans lequel l’enfant va grandir. La précarisation extrême des familles a bien évidemment des conséquences sur le développement de l’enfant, sa sécurité, son bien-être et les conditions de vie à l’hôtel ne répondent en rien à ses besoins fondamentaux : alimentation équilibrée, soins, hygiène, intimité, proximité de l’école et du centre de loisirs, possibilité de faire ses devoirs dans le calme, inviter ses amis… L’enquête Enfams de l’Observatoire du Samu social de Paris montrait d’ailleurs dès 2014 que 10,3 % des enfants qui vivaient à l’hôtel (parmi 10 280 familles) n’étaient pas scolarisés. Nous devons à tout prix offrir un environnement sécurisant à chaque enfant, pour qu’il puisse grandir avec ses parents dans un logement ou un hébergement digne, accéder aux soins et à l’éducation. Dans le respect de la Convention internationale des droits de l’enfant, un enfant a des droits et des besoins fondamentaux universels comme la sécurité, des besoins affectifs et relationnels, de protection, des besoins physiologiques et de santé. La situation sociale des familles doit pouvoir être évaluée dès que possible dans le respect de l’intérêt supérieur de l’enfant. Faute de places suffisamment adaptées, les acteurs de l’hébergement sont parfois contraints de séparer les familles. Nous souhaitons que soit clairement introduit dans la loi, à côté du principe d’inconditionnalité de l’accueil, un droit à l’unité familiale. Ce point est essentiel au bien-être de l’enfant, afin de ne pas ajouter la séparation à la violence de la précarité extrême. Stabiliser la situation sociale des parents, leur assurer un statut lorsqu’ils sont étrangers, c’est penser à l’avenir de leurs enfants. Il y a urgence.