Enfants à la rue


Faute de places disponibles et d’adaptation des structures d’hébergement principalement conçues pour l’accueil des personnes seules, les orientations des familles se font essentiellement à l’hôtel. Cette solution de mise à l’abri, censée être temporaire, devient peu à peu le lieu dans lequel l’enfant va grandir. La précarisation extrême des familles a bien évidemment des conséquences sur le développement de l’enfant, sa sécurité, son bien-être et les conditions de vie à l’hôtel ne répondent en rien à ses besoins fondamentaux : alimentation équilibrée, soins, hygiène, intimité, proximité de l’école et du centre de loisirs, possibilité de faire ses devoirs dans le calme, inviter ses amis… L’enquête Enfams de l’Observatoire du Samu social de Paris montrait d’ailleurs dès 2014 que 10,3 % des enfants qui vivaient à l’hôtel (parmi 10 280 familles) n’étaient pas scolarisés. Nous devons à tout prix offrir un environnement sécurisant à chaque enfant, pour qu’il puisse grandir avec ses parents dans un logement ou un hébergement digne, accéder aux soins et à l’éducation. Dans le respect de la Convention internationale des droits de l’enfant, un enfant a des droits et des besoins fondamentaux universels comme la sécurité, des besoins affectifs et relationnels, de protection, des besoins physiologiques et de santé. La situation sociale des familles doit pouvoir être évaluée dès que possible dans le respect de l’intérêt supérieur de l’enfant. Faute de places suffisamment adaptées, les acteurs de l’hébergement sont parfois contraints de séparer les familles. Nous souhaitons que soit clairement introduit dans la loi, à côté du principe d’inconditionnalité de l’accueil, un droit à l’unité familiale. Ce point est essentiel au bien-être de l’enfant, afin de ne pas ajouter la séparation à la violence de la précarité extrême. Stabiliser la situation sociale des parents, leur assurer un statut lorsqu’ils sont étrangers, c’est penser à l’avenir de leurs enfants. Il y a urgence.


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